17 > 25 Mai 2024 / Pointe du Raz >>> Morlaix

Le message de la Redadeg 2016

KOMZIT ‘TA SONERIEN !
Parlez donc, sonneurs !

Les Bretons ont toujours été des aventuriers, des coureurs des mers, des coureurs cyclistes… Aujourd’hui on peut dire que les Bretons sont aussi des coureurs à pied, des Brittophones debout, un pied dans le présent, l’autre dans l’avenir, des gens qui montrent leur détermination à édifier avec la langue bretonne une société basée sur la diversité et la liberté.

Félicitations au petit groupe de personnes qui a osé mener cette folle aventure. La Redadeg nous porte au-delà de ce que l’on croyait être nos limites. Alors, quand l’avenir de notre langue nous semble incertain, soyons sûrs que les solutions viendront de l’union et du travail en commun.

Travailler en commun, ici, au pays ! Les sonneurs l’ont compris. Il y a 70 ans, quand il ne restait qu’une centaine de personnes capables de sonner en couple, furent créés Bodadeg Ar Sonerien et les Bagadoù. Aujourd’hui, ils sont plus de 10 000 à sonner, apprendre, enseigner la musique du pays. Quelle réussite que celle de BAS (Sonerion) !

Nous nous sommes réappropriés notre musique, faisons de même avec notre langue. Il est temps.

Le présent texte est l’oeuvre de deux sonneurs, invités par les organisateurs de la Redadeg à faire les entremetteurs entre sonneurs et brittophones. Aujourd’hui, nous vivons une fête, un événement important...un mariage peut-être ! Pour courir il faut du souffle, pour sonner aussi ! Les sonneurs et les brittophones étaient destinés à se rencontrer à l’occasion de cette Redadeg. Aujourd’hui, à Lokoal, nous fêtons la musique et la langue, en osmose, complémentaires.

Comme nous avons sauvé notre musique en soufflant fort dans le biniou, la bombarde, gageons que nous, sonneurs, saurons nous réapproprier notre langue pour que le breton retrouve sa place légitime dans les bagadoù, dans la société, dans la vie publique et dans toutes les écoles de Bretagne. Parlez, sonneurs !

Aujourd’hui, c’est une fête, une fête aux notes de l’espoir et du combat. Hélas, nous ne pouvons confier à l’Etat français, à ses politiciens et leurs promesses, le soin de sauver la langue bretonne. Le manque d’autonomie politique de la Bretagne amène chacun d’entre nous à porter l’avenir de notre langue. C’est une belle chose même si la charge peut parfois sembler lourde.

Le combat pour notre langue est très moderne. Quand on lutte pour le breton, quand on parle breton, on travaille pour la diversité linguistique dans le monde, l’ouverture d’esprit et même la démocratie dans une République perdue dans le brouillard et incapable d’accueillir la diversité comme une richesse. Quand on lutte pour le breton, on lutte pour les Bretons mais aussi, avec d’autres peuples, pour l’Etre humain.

Luttons avec confiance et luttons avec le sourire ! Notre langue nourrit notre feu intérieur, notre volonté, notre envie de créer, notre envie de sonner !

Demain sera un autre jour et nous continuerons à parler breton. Dans deux ans, sera organisée la prochaine Redadeg, et nous courrons de nouveau.

Courir pour revigorer, pour faire prendre conscience, pour informer, pour affermir. Courir pour ouvrir les yeux des indifférents. Courir pour se voir, pour être vu et entendu, pour parler et faire savoir que le breton existe.

N’attendons pas deux ans pour faire avancer la lutte pour le breton. Une lutte toujours en avant et sans atermoiements !

Dès ce soir, quand nous rentrerons chez nous, et d’ici à deux ans

Parlons breton à nos enfants, ne laissons pas le breton n’être que la langue des écoles.

Apprenons le breton, aidons nos familles et nos amis proches de la langue à l’utiliser.

Ecoutons le breton à la radio, et à la télé et étendons la place du breton dans les rues, les magasins, les associations, sur les réseaux sociaux, instillons le breton partout.

Donnons au breton sa place dans les bagadoù et les cercles celtiques.

Créons en breton dans tous les domaines

Aimons en breton

Konogan An Habask- Youenn Chapalan
Kemper d’an 28 a viz Ebrel 2016